COVID-19 : Crise Boursière, Que faire ?

27 avril 2020 Suite à une crise boursière, les réactions de l’épargnant qui possédait des actions de manière directe ou indirecte (FCP, SIVAC, OPC), peuvent être classées en trois catégories :
 
-       Vendre les actifs dont la valeur a baissé pour réorienter son épargne vers une solution sécurisée (Ex : Livret A), que l’on appelle « cash » ;
-       Conserver les actifs dans le but d’attendre un retour à la normale. C’est d’ailleurs dans ce but que l’horizon de placement est important ;
-       Réinvestir en une ou plusieurs fois (au goutte à goutte) afin de profiter de la baisse momentanée des actifs.
 
En France, on comptait 7 millions d’actionnaires en 2006 contre seulement 3 millions en 2009 après la crise. Ce constat permet d’affirmer que les épargnants français se situent majoritairement dans la première catégorie. La concrétisation du risque (bien que connu) provoque un mouvement de panique et la vente massive d’actions. C’est d’ailleurs ce comportement qui accentue la baisse des marchés financiers, souvent au-delà de la réalité économique. Bien entendu, le même constat est visible lorsque le marché monte créant ainsi une « bulle » spéculative.
 
Depuis 150 ans, on compte 11 scénarios au cours desquels les marchés financiers ont décrochés de plus de 25%. Sur l’ensemble de ces crises, le délai médian de récupération (ie. la durée nécessaire pour rattraper la perte) est de 1,8 an. Ce délai tient compte du second scénarii dans lequel l’actionnaire patiente sans ne rien faire.
 
Illustration :
En 2008, le marché a essuyé une baisse de 49%. Suite à cette baisse, l’actionnaire ayant patienté tout en conservant ses actions a récupéré son capital en 4,8 ans. Celui qui a préféré vendre ses actions pour se tourner vers des livrets bancaires n’a toujours pas récupérer sa mise à ce jour (Avril 2020). Enfin, le « réinvestisseur » au compte-goutte a gommé les effets de la crise en seulement 3,3 ans.

 
Quid du COVID-19 ?

La crise du Covid-19 que nous connaissons actuellement s’accompagne d’une recrudescence d’ouverture de compte-titres et de Plan Épargne en Actions (6 fois plus d’ouvertures qu’à la normale, soit autant en 3 mois qu’au cours de toute l’année 2019).
On constate le même effet pour le nombre d’ordres passés, qui a été multiplié par 4 en comparaison à son niveau d’avant crise.
 
Cette ruée vers les actions a en partie encouragé la récente hausse du marché, qui a d’ores et déjà repris un tiers de la perte subie, avant même la fin du confinement et la constatation des dégâts économiques.
 
Il est important de comprendre que les investisseurs se tournent vers l’avenir en tentant de tourner la page, dans l’espoir que cette crise ne soit que passagère contrairement aux précédentes (2008 ou 1929 par exemple) qui ont duré plusieurs années.
Les prochains mois nous donneront davantage de visibilité et détermineront si une hausse des marchés peut s’avérer durable.
Une baisse significative des actions engendre un sentiment d’opportunité. Attention tout de même à relativiser la baisse constatée par rapport à la réalité et ne pas crier victoire trop vite.  
 
En conclusion, il est essentiel avant tout investissement de déterminer l’horizon de temps qui lui correspond, bien considérer le risque suggéré par celui-ci, de diversifier ses choix et de préférer un échelonnement dans la durée. Finalement, le bon investisseur est celui qui ne se précipite pas, ni à vendre ni à acheter !